De l'examen du patrimoine littéraire français à la consécration des contemporains : le cas du XVIIe siècle
Résumé
La menace que l’opposition entre les morts et les vivants fait peser, au XVIIe siècle, sur l’historicisation des contemporains peut être relativisée car la détermination de l’actualité littéraire ne dépend que partiellement de la vie des individus qui en seraient les acteurs : son découpage relève plutôt de la nouveauté des sens ou des valeurs que l’on veut bien attribuer à la langue, aux œuvres et aux pratiques susceptibles de la caractériser. Et si les différentes conceptions du temps conduisent à des découpages apparemment contradictoires du « présent », ces bilans représentent tous une forme d’intervention dans une actualité susceptible d’inquiéter et encore placée sous l’œil de la postérité. Cette intervention procède en effet non seulement du désir d’orienter le lecteur au sein d’une production jugée trop abondante et inégale, mais également du désir de conférer à cette production elle-même diverses orientations. Ainsi l’octroi aux œuvres récentes de racines et de passés, éloignés ou proches, se fait-il chemin de rencontre de la postérité : sans doute espère-t-on par là même orienter également le jugement des siècles à venir.
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