Du déracinement à la commercialisation de la nostalgie du Sud par les race records : le blues comme culture de survie - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Volume ! La revue des musiques populaires Année : 2014

Du déracinement à la commercialisation de la nostalgie du Sud par les race records : le blues comme culture de survie

Résumé

Cet article porte sur la commercialisation de la nostalgie du Sud par les enregistrements de blues féminin des années 1920 (race records). Au tournant du siècle, un important mouvement de migration voit de nombreux Africains-Américains du Sud rural (en majorité des hommes) rejoindre le Nord urbain que la bourgeoisie noire présente comme un nouveau Jourdain. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale accentue le phénomène : le flux d'immigrés européens cesse et les industriels du Nord n'ont d'autre choix que de démarcher et d'embaucher des Noirs du Sud dans leurs usines. Les espoirs sont néanmoins vite déçus et une crise identitaire frappe les migrants, stigmatisés car jugés inadaptés à la vie urbaine. Dans le même temps des femmes noires vont enregistrer le blues, entretenir la nostalgie du Sud et transmettre le souvenir de la migration. Si l'intégration des Noirs au modèle fordiste permit l'émergence d'un marché noir et la commercialisation du blues, j'affirme que c'est un besoin identitaire qui a rendu nécessaire le développement des race records~: contre le désespoir qu'aurait pu inspirer le déracinement, les migrants tirèrent un parti créatif de la nostalgie qui les aida à survivre dans un monde hostile.

Dates et versions

hal-01506921 , version 1 (12-04-2017)

Identifiants

Citer

Keivan Djavadzadeh. Du déracinement à la commercialisation de la nostalgie du Sud par les race records : le blues comme culture de survie. Volume ! La revue des musiques populaires, 2014, 11 (1), pp.115-129. ⟨10.4000/volume.4329⟩. ⟨hal-01506921⟩
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