Conditions spatiales de la démocratie participative. "Meetings" à Vosloorus (Ekurhuleni, Afrique du Sud)
Résumé
Local participatory democracy meetings are supposed to enable citizens to formulate their demands and compile wish-lists of priorities on their own terms. What do the citizens of the new South Africa “participating” in these meetings really want? To what extent this form of neighbourhood participation is merely a democratic façade, a pretext to incite residents to formulate what is expected, that is a set of predictable requests, neither controversial nor outrageous, but rather tame and placid thus conforming to the rhetoric of consultation? Many writers have commented on this dubious process and some suggest contrasting these official meetings with more spontaneous ones that spring up from people’s own initiative. This dichotomy between invited and invented spaces of participation (Cornwall, 2004 ; Miraftab F, 2004) is discussed here on the base of empirical observation of meetings and taking into
consideration “spaces” in the double sense of physical space and social space of interaction. The paper is based on field work conducted from 1999 to 2010 in the township of Vosloorus (located
in the Metropolitan Authority of Ekurhuleni in the province of Gauteng).
Depuis la fin de l'apartheid, une "démocratie locale participative" est mise en œuvre dans les villes d'Afrique du Sud. Localement ceci a donné lieu à l'organisation d'un nombre incalculable de "meetings". Une très large part de ces réunions publiques a pour but de faire formuler des demandes, d'établir des listes de besoins et les hiérarchiser. A-t-on seulement affaire à une façade démocratique qui consiste à réunir des citadins et les conduire à demander ce que l'on souhaite qu'ils demandent, ce que la norme dominante rendra acceptable de demander, et en conséquence les tenir dans l'illusion qu'on les consulte ? Ceci a été largement analysé dans une perspective critique et certains auteurs (Cornwall, 2004 ; Miraftab, 2004) proposent ainsi de distinguer ces formes d'espaces de participation organisés par les autorités locales aux formes "inventées" qui seraient d'initiative citadine : les premiers sont-ils stérilisants et les seconds créatifs ? L'auteur de l'article souhaite montrer que la simple mise en présence dans un même espace de personnes diverses a des conséquences sociales importantes et que le fonctionnement de la démocratie locale a aussi des conditions spatiales trop peu souvent prises en compte à leur juste mesure. Le texte repose sur une recherche de terrain sur une longue durée (1999-2010) dans le township de Vooslorus (situé dans l'aire métropolitaine d'Ekurhuleni qui fait elle-même partie de la province du Gauteng).
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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