Résumé : Les mares des plaines alluviales du Niger supérieur et de ses principaux affluents en amont de Bamako suscitent l'intérêt par leur nombre et leur pêche collective annuelle spectaculaire. Au-delà de leurs ressources, eau et poissons, il s'agit d'une part d'analyser le fonctionnement hydrologique de ces plans d'eau, en s'appuyant sur l'étude réalisée dans la plaine du Niandan à Baro et sur des observations et témoignages issus de plusieurs années de terrain. Pour les mares, dont l'alimentation en eau est en partie tributaire du débordement fluvial, certains projets de barrage, celui de Fomi sur le Niandan par exemple, et certains choix de gestion comme l'écrêtage de crue, peuvent tout à la fois compromettre la pérennité des mares et leur ré-empoissonnement. D'autre part, les rassemblements de pêche collective sont autant de manifestations de l'identité régionale manden, de son histoire, de ses croyances et de ses valeurs. Les questions de propriété et de représentation politique viennent souligner la multiplicité des enjeux attachés aux mares. Il s'agit de faire le point sur leur mise en valeur et sur les impacts potentiels des aménagements.