. Pourtant, L. Grecs, and . Romains, Ils en pillèrent un bon nombre de leurs oeuvres d'art, comme l'Éros de Praxitèle déposé à Thespies Il avait été laissé en place, écrit Cicéron 94 , par Mummius qui avait par ailleurs dérobé des statues des Muses et une statue de Philippe II réinscrite au nom de Zeus sans doute pour la rendre plus prestigieuse ! Caligula s'empara finalement de l'Éros laissé par Mummius, qui fut ensuite rendu par Claude puis repris par Néron 95 Mais les Romains profitèrent aussi largement des sanctuaires pour installer leur propre image ou se faire offrir des statues par les Grecs sur des bases réutilisées. Un excellent exemple de ce procédé est, à Oropos, véritable musée à ciel ouvert et lieu privilégié du remploi statuaire, celui d'Agrippa (Fig. 2), honoré par le peuple probablement en 16/5 av, entretinrent des relations très ambivalentes Agrippa, gendre d'Auguste, avait voyagé en Grèce à cette date, et il est très probable qu'il ait également visité le sanctuaire, même s'il n'y a pas toujours un lien direct entre l'érection d'une statue et un passage impérial

. Mais-la-base, seule la dédicace initiale a été érasée, les autres documents en particulier les décrets civiques subsistent en nombre. Certes on peut invoquer des arguments financiers pour ces remplois, mais on peut quand même s'interroger sur le fait que la cité n'a pas effacé ces documents, comme si elle rechignait à cela, alors que ce n'était pas une opération très difficile pour les artisans qui préparaient les blocs, La cité fait donc une place très symbolique au nom d'Agrippa au milieu du reste. La famille impériale fut également largement servie en matière de consécrations statuaires, avec des groupes dynastiques, comme celui que l'on connaît à Thespies en Béotie. Auguste avait une statue en bronze dans le sanctuaire des Muses 97

D. Agrippa and . Julie, Ancienne et, enfin, de Caius et Lucius César, fils adoptifs d'Auguste. Ce monument était visiblement lié à l'image de la Domus Augusta 99 , ce qui m'amène à mon dernier point, l'introduction du culte impérial. Celui-ci trouve, dans le monde grec, un ancrage ancien, qui remonte au moins à l'époque antérieure, avec le culte rendu aux souverains hellénistiques. A partir du ii e s. av. J.-C., ce sont également la déesse Roma, puis les grands imperatores qui sont l'objet d'honneurs divins, en particulier Flamininus, et de manière beaucoup plus accessoire Sylla, Pompée et Antoine. Les Rhômaia continuèrent d'être célébrés jusqu'à la fin du i er s. av. J.-C. en Eubée 100 , après quoi ils furent remplacés par les concours en l'honneur de Livie et des grands Kaisareia Sebasteia, en l'honneur de l'empereur. L'un des dossiers épigraphiques les plus importants pour ces concours est celui des listes de vainqueurs aux Amphiaraia Rhômaia d'Oropos encore une fois, en l'honneur d'Amphiaraos et de Rome, qui datent du I er s. av, Cette base supportait six statues : celles de Livie, épouse du Princeps, pp.422-423

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«. I. Déclaration-de-l-'empereur-césar, . Corinthe, . ». Le-quatrième-jour-avant-les-kalendes-de-décembre, and . Ii, La foule s'étant réunie en assemblée Hellènes, ? encore que de ma bonté magnanime on doive tout espérer, ? que je vous accorde, et si grand que vous ne pouviez même le solliciter Vous tous, habitant l'Achaïe et la terre jusqu'ici nommée Péloponnèse, Hellènes, recevez, avec l'exemption de tous les tributs (aneisphoria), la liberté (eleutheria) que, même aux jours les plus fortunés de votre histoire, vous n'avez pas possédée tous ensemble, vous qui toujours fûtes esclaves ou de l'étranger ou les uns des autres Ah ! Que n'ai-je pu, aux temps prospères de l'Hellade, donner ce cours à mes bontés, pour voir jouir de ma faveur un plus grand nombre d'hommes ! Et c'est pourquoi j'en veux au temps qui a amoindri d'avance la grandeur d'un tel bienfait Aussi bien, en ce jour, ce n'est pas la pitié, c'est la piété seule qui me fait généreux envers vous. Et je rends grâces à vos dieux, ces dieux dont, sur terre et sur mer, toujours, j'éprouvai la protection, de m'avoir donné l'occasion d'être si grandement bienfaisant. Des villes ont pu recevoir d'autres princes leur liberté, Néron la rend à une province entière. » III. Le grand-prêtre perpétuel (archiereus dia biou) des Augustes et de Néron Claudius Caesar Auguste, Épaminondas, fils d'Épaminondas, a dit que la proposition suivante était par lui soumise à l'approbation du Conseil (boulè) et du Peuple (dèmos). ? Considérant que le maître du monde entier, Néron, Empereur très-grand (autokratôr megistos), déclaré tribun du peuple pour la treizième fois, père de la patrie, Soleil nouveau (neos Hélios) qui illumine les Hellènes, a résolu d'être le bienfaiteur (euergetein) de l'Hellade ; ? qu'il rend grâces et pieux hommage à nos dieux, toujours présents à ses côtés pour le protéger et le conserver ; ? que l'éternel privilège de notre pays et de notre sol, la liberté (eleutheria), ravie jadis aux Hellènes, lui, l'Empereur très-grand, entre tous les hommes de tous les temps, seul et unique philhellène, [[Néron]] Zeus Eleutherios nous l'a rendue, gracieusement octroyée, et nous a rétablis dans l'ancienne intégrité de notre autonomie et de notre liberté (autonomia kai eleutheria) ; ? qu'à une faveur si grande et si imprévue il a joint encore par surcroît l'exemption des tributs (aneisphoria) qu'aucun Auguste, avant lui, n'avait pleinement accordée ; ? à ces causes, plaise aux magistrats (archontes), aux synèdres et au Peuple de décider : en premier lieu, qu'on fera immédiatement la consécration de l'autel proche de (celui de) Zeus Sôter, avec cette dédicace : « À [[Néron]] Zeus Eleutherios, à toute éternité » ; et que l'on consacrera aussi par ces cérémonies, notre cité (polis), elle aussi, donne des preuves manifestes de sa vénération et de sa piété envers la maison (oikos) de notre maître Auguste [[Néron]] ; en second lieu, qu'on placera sur l'agora, près de (l'autel de) Zeus Sôter, une copie de ce décret gravée sur une stèle

. Fig, Principaux centres urbains, avec l'indication des cités grecques et des fondations romaines en Achaïe, Epire et Macédoine (d'après A.D. Rizakis, Peloponnesian Cities under Roman Rule, p.7, 2010.