Inéluctable modalité d'un pouvoir disciplinaire
Résumé
L’article cherche à situer Surveiller et punir (1975) dans le travail conduit par Michel Foucault en amont et en aval de sa réflexion sur l’ordre disciplinaire. D’où le prolongement de l’analyse par une lecture de la Leçon du 17 mars 1976 au Collège de France, puis le retour vers Les Mots et les choses de 1966. L’interrogation par Foucault du fonctionnement d’un ordre disciplinaire ne peut être détachée de la question de la productivité biopolitique du pouvoir. Et, à son tour, la question de la productivité rencontre nécessairement la question de la « sémiotechnique » du pouvoir : des dispositifs d’éclat et de terreur qui sont constitutifs d’un régime de pouvoir dit « d’ancien régime ». C’est par ce détour qu’on pourra interroger les dispositifs de pouvoir et d’effroi de notre moment contemporain. En notant que l’interrogation sur la sémiotique du pouvoir nous invite aussi à revenir à l’œuvre de Louis Marin, à lire en articulation avec celle de Foucault, si nous voulons interroger les dispositifs d’ordre et d’effroi qui sont à l’œuvre en nous et autour de nous.