, Incongruité d'un procès pour bizutage ! Celui qui proteste, qui se mêle de dénoncer, non seulement prouve qu'il n'a rien compris au jeu, mais se met définitivement hors jeu lui-même. Tout pourrait bien s'être passé ici, comme dans cet autre roman de Kafka, le Château, quand, après avoir usé ses nerfs et épuisé toutes ses ressources mentales pour lutter contre son insaisissable adversaire et accéder au Château, K. apprend de ses assistants, les grotesques Arthur et Jérémie, qu'ils lui avaient été envoyés par le Château lui-même non pour l'assister, mais pour le distraire, le dérider, lui servir de clowns, lui qui « prend tout tellement au sérieux alors que ce n'est pas si grave »? ! Difficile, alors, de décider laquelle de ces deux lectures est la plus cruelle?Toutes deux nourrissent sans doute un commun malaise de lecture, qui emporte peut-être toute la portée éthique et politique de ce non-événement en obligeant le lecteur à affronter un problème inaperçu. La littérature ne donne pas à la politique le moyen de le résoudre, pas plus qu'elle ne s'en donne le moyen : le trou dans l'eau que fait le malheureux soutier en tombant à la mer se referme vite, et le personnage disparaît de la fiction comme s'il n'avait jamais existé. « Tout se passait vraiment comme s'il n'y avait plus eu de soutier, « Ce n'était pas bien méchant, c'est pour s'amuser ! », semblent dire les visages rieurs des témoins de Schubal, faisant des signes d'adieu à Karl et à son oncle à travers les fenêtres de la cabine du commandant. Tout le monde semble d'accord pour considérer ce recours à la procédure judiciaire comme cocasse et saugrenu -sauf le commandant au début du chapitre