, Etrange testament heureux de la robe-voilière, validé par les cadavres, dont l'image réapparaît alors, non pour entraîner Ariane dans la tombe, mais pour bénir sa « marche triomphale de l'amour » 33 . C'est peut-être là alors, au-delà des tentatives malheureuses des Carnets, cette tendresse de pitié dont Cohen faisait le pivot de sa refondation éthique, une émotion de lecture romanesque capable de susciter le désir, ou du moins la nostalgie, d'une éthique de l'indulgence apte à désarmer les haines. L'éternel enfant de dix ans contre le camelot célinien : cela ne vaut peut-être pas grand-chose contre la haine réelle. Mais contre la haine célinienne, agonisant, je bénis d'un geste affaibli, je bénis les jeunes qui ce soir s'enivrent d'aveux sous les étoiles aux infinies musiques susurrées, vol.32

S. Belle-du, , p.484

«. Auguste, mue par l'amour comme autrefois ses soeurs des temps anciens, innombrables dormant du sommeil de la terre, allait, immortelle en sa marche, commandée comme les étoiles, légions qu'amour conduit en d'éternelles trajectoires, Ariane solennelle, à peine souriante, accompagnée par quelque céleste musique, l'amour, l'amour en ses débuts, p.585