Ophtalmie, vision adamique et restauration du savoir dans la pensée anglaise du XVIIe siècle
Résumé
"inscription de cette étude dans le cadre d"un recueil sur « la philosophie comme médecine de l"âme » est peut-être doublement problématique. « L"ophtalmie » dont il sera question n"est sans doute que métaphoriquement une maladie de la vision, son registre propre est plutôt théologique que médical ; quant au remède envisagé par les auteurs évoqués ici, la « philosophie expérimentale », il n"a pas tous les caractères que l"on pourrait attendre d"une « philosophie » bien constituée. C"est le nom que prend la science en Angleterre à une époque et dans un milieu où, précisément, on commence à douter fortement de l"efficacité des remèdes que la philosophie spéculative ordinaire offre à l"incertitude et à l"ignorance. C"est une bannière au reste, plus qu"une doctrine, un point de ralliement pour des auteurs aux allégeances philosophiques et religieuses diverses mais partageant une même ambition de restauration du savoir, et décidés pour y parvenir à faire taire leurs différends et à s"engager modestement dans une action plus collective qu"individuelle, plus manuelle que cérébrale. Donc, en un sens délibéré, la philosophie expérimentale n"est une philosophie que par défaut : ce n"est au mieux qu"une vulgate méthodologique d"ins-piration baconienne, associée à la définition d"un idéal commun de science achevée, ce n"est ni une métaphysique ni une sagesse pratique. Il faut reconnaître pourtant, et ce sera l"excuse que j"avancerai, que la situation de cet article est sans doute aussi la situation commune. L"inscription de l"analyse dans un régime métaphorique est probablement une condition de tout discours sur les « maladies de l"âme » comme de toute réflexion sur les médications adressées à la part non corporelle de l"homme. Et il semble clair également que les L
Domaines
Philosophie
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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