Les genres à l'épreuve de la désindustrialisation : ouvrières de Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne (années 1950-2000) - IDHES - Institutions et dynamiques historiques de l'Économie et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2023

Genders put to the test of deindustrialization : female workers in Seine-Saint-Denis and in Haute-Vienne (1950-2000)

Les genres à l'épreuve de la désindustrialisation : ouvrières de Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne (années 1950-2000)

Résumé

The aim of this thesis is to examine the representations of deindustrialization through conflicts, public policies, and the experiences of women workers, based on gender.Ile-de-France and Limousin offer a new perspective to understand the process from a gender perspective, alongside the emblematic industrial basins hit by deindustrialization. By leaving the geographical areas usually studied which are characterized by their mono-industry and their male workforce, and by adopting a comparative approach, the plurality of the modes of deindustrialization is highlighted. They disrupt the industrial life of the spaces studied and clash with the lives of workers in general, and female workers in particular.Through the examination of the process of deindustrialization through female, mixed, and male factories linked to diversified sectors, both traditional and emerging in the early 1950s, a new reading grid was established. It is a complex phenomenon in its form, its temporality, its degree of visibility, the actors involved and the genre, which puts at a distance the representations generally show on the media or artistic scene of factory closures accompanied by their lot of layoffs.As a source of tension between employees, employers and intermediary bodies, deindustrialization is then systematically evoked as a sustainable economic process for some, as a temporary phenomenon for others, or even as a pretext. Thus, the use that is made of it by the actors and the ways in which it models the career paths reflect the changes of times.The thesis is interested in the effects that it has on workers' trajectories and what it creates as disorder in the professional and personal lives of these women. Feminized branches from the 1950s onwards were affected by the destruction of jobs in Seine-Saint-Denis and Haute-Vienne.If the State does not seem indifferent to the fate of women in society and at work, its position is weakened by economic degradation.The organization and sexual structuring between the industrial sectors is detrimental to them and persists during periods of unemployment. Gender inequalities are exacerbated by deindustrialization.In addition to job loss, dismissal also has repercussions on the intimate life and destabilizes workers.
Cette thèse entend étudier les représentations de la désindustrialisation à travers les conflits, les politiques publiques et les expériences qu'en font les ouvrières à l'épreuve du genre.A côté des bassins industriels emblématiques frappés par la désindustrialisation, les territoires francilien et limousin offrent un point d'appui nouveau afin de saisir le processus sous l'angle du genre. En sortant des espaces géographiques habituellement étudiés qui se caractérisent par leur mono-industrie et une main-d'œuvre ouvrière masculine, et en adoptant une approche comparatiste, la pluralité des modalités désindustrialisantes sont mises en exergue. Elles viennent bousculer la vie industrielle des espaces étudiés et heurter les vies ouvrières en général, et féminines en particulier.L'examen du processus de désindustrialisation à travers des usines féminines, mixtes et masculines rattachées à des secteurs diversifiés, traditionnels comme émergents au début des années 1950, a permis d'établir une nouvelle grille de lecture. Il s'agit d'un phénomène complexe dans sa forme, sa temporalité, son degré de visibilité, les acteurs engagés et le genre, qui met à distance les représentations généralement portées sur la scène médiatique ou artistique de fermetures d'usines accompagnées de leur lot de licenciements.Source de tensions entre les salariés, le patronat et les corps intermédiaires, la désindustrialisation est alors systématiquement évoquée comme un processus économique durable pour certains, comme un phénomène passager pour d'autres, voire comme un prétexte. Ainsi, l'usage qui en est fait par les acteurs et les manières dont elle modèle les parcours professionnels traduisent les changements d'époque.Aussi, la thèse s'intéresse à ses effets sur les trajectoires ouvrières et à ce qu'elle engendre comme désordre dans les vies professionnelles et personnelles de ces femmes.Les destructions d'emploi en Seine-Saint-Denis comme en Haute-Vienne affectent des branches féminisées et ce dès les années 1950. Si l'Etat ne semble pas indifférent au sort des femmes dans la société et au travail, sa position s'infléchie avec la dégradation économique. L'organisation et la structuration sexuée entre les secteurs industriels jouent en leur défaveur et se prolonge en temps de chômage. Les inégalités de genre se rejouent à l'occasion de la désindustrialisation.A côté de la rupture professionnelle à travers la perte de l'emploi, le licenciement provoque aussi des incidences sur la vie intime et déstabilise les ouvrières.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04449433 , version 1 (09-02-2024)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04449433 , version 1

Citer

Amandine Tabutaud. Les genres à l'épreuve de la désindustrialisation : ouvrières de Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne (années 1950-2000). Histoire. Université Paris-Saclay, 2023. Français. ⟨NNT : 2023UPASK012⟩. ⟨tel-04449433⟩
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